La consommation de substances psychoactives en milieu professionnel prend une ampleur préoccupante en France.
C’est ce que met en lumière l’étude publiée en 2025 par iThylo, intitulée « Révéler ce qui ne se voit pas ».

Le tabac, l’alcool, les médicaments psychotropes et le cannabis sont les substances les plus consommées par les travailleurs.
Et cela concerne tous les secteurs d’activité, toutes les catégories professionnelles.
Résultat : des risques accrus d’addiction, de problèmes de santé et de sécurité au travail.

Mais au fond, c’est quoi une addiction ?

De manière simple, l’addiction, c’est le passage du plaisir au besoin.
C’est un besoin irrépressible de consommer ou de pratiquer un comportement, malgré la conscience des conséquences négatives. En somme : une perte de contrôle.

Vie privée ou vie professionnelle ?

On pense souvent que les addictions relèvent de la vie privée. C’est vrai… mais elles s’invitent souvent au travail.
Une personne en état d’ébriété ou présentant des troubles du comportement peut rapidement devenir un danger pour elle-même et pour les autres.

Et n’oublions pas que le travail peut aussi être un facteur déclencheur : horaires décalés, pénibilité, stress, isolement, ou encore surcharge mentale.
Parfois même, certaines pratiques sont encouragées par la culture d’entreprise : le verre de fin de journée, le pot de départ ou le repas d’affaires « bien arrosé ».

Tous les secteurs touchés, certains davantage

Tous les secteurs d’activité sont concernés, mais de manière inégale :

  • Transport et logistique : 28 % des cas positifs à l’issue des tests de dépistage inopinés réalisés dans les entreprises (source : enquête iThylo, 2025).
  • BTP : 27 %,
  • Industrie : 18 %,
  • Environnement, énergie, traitement des déchets : 9 %.

Et selon la Mildeca (2021), 11 % des femmes cadres présentent une consommation à risque d’alcool.

Pourquoi aborder la question des conduites addictives au travail ?

Parce que c’est une obligation légale et humaine.
Le Code du travail autorise uniquement le vin, la bière, le cidre et le poiré dans l’entreprise — mais le règlement intérieur peut interdire toute boisson alcoolisée.
Les pots d’entreprise peuvent être encadrés (fréquence, quantités, conditions), et des dépistages peuvent être mis en place, notamment dans les secteurs à risque comme le transport.

L’addiction ne doit pas être un tabou.
« La personne dépendante, c’est celle dont tout le monde parle mais à qui plus personne ne parle. »
Le déni collectif entretient le déni individuel. D’où l’importance d’aborder le sujet le plus tôt possible, dans un climat bienveillant.

Un enjeu de santé et de prévention globale

L’employeur doit prévoir un protocole de secours pour apporter les premiers soins, et intégrer ces risques dans le Document Unique d’évaluation des risques, avec des mesures de prévention adaptées.

Mais les addictions ne concernent pas seulement les substances :

  • Le workaholisme (addiction au travail), souvent précurseur du burn-out,
  • La techno-dépendance, quand on n’arrive plus à se déconnecter.

Des pistes d’action pour une prévention plus ciblée

Face à ce constat, plusieurs leviers sont possibles :

  • Former les managers à la détection des signaux faibles,
  • Adapter les actions de prévention aux réalités de chaque secteur,
  • Faciliter le recours aux tests inopinés,
  • Favoriser un climat de confiance propice à la parole et à l’accompagnement.

Aller plus loin

Pour aborder un sujet aussi sensible, il est essentiel d’avoir des connaissances solides et de comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces conduites.

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